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Un fourgon blindé de transport de fonds a été attaqué, jeudi 10 octobre, par des hommes armés de kalachnikov qui ont fait feu en plein centre de Grenoble, sans toucher personne, avant de prendre la fuite. Deux personnes ont été légèrement blessées, notamment par des éclats de verre, et les trois convoyeurs, « choqués », sont en « sécurité », d’après le procureur de Grenoble, Eric Vaillant.
Le véhicule de transport de fonds appartient à la société Loomis, et « rien n’a été volé », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Kader Bengueche, délégué CGT national de l’entreprise, qui a pu parler aux agents pris pour cible alors qu’ils récupéraient les fonds dans les commerces de la ville.
L’attaque s’est déroulée peu après 10 heures au croisement de deux grandes avenues très fréquentées dans le centre-ville, a précisé la préfecture sur X. « Au moins deux véhicules ont bloqué » le fourgon blindé de transports de fonds, et il y a eu un « échange de coups de feu », a précisé une source policière.
« Les agents qui étaient dans le fourgon ont ouvert le feu et ont réussi à prendre la fuite » avec le fourgon et ainsi échapper aux assaillants, a déclaré à l’AFP le procureur de Grenoble sur les lieux de l’attaque. « En prenant la fuite, les malfaiteurs ont provoqué des accidents, donc on a deux blessés légers, une personne qui était dans un véhicule et une personne qui a pris des éclats de verre. Trois personnes qui étaient à proximité sont choquées mais pas blessées », selon le magistrat. « Des vidéos [de l’attaque] ont commencé à circuler. On voit un malfaiteur armé d’une arme longue, probablement de type kalachnikov », a-t-il ajouté.
Selon le récit fait par les trois agents de la société de transport de fonds au syndicaliste Kader Bengueche, leur fourgon blindé a été bloqué à l’avant par une fourgonnette banalisée blanche qui a été incendiée et à l’arrière par une berline Mercedes. « Tout de suite, les braqueurs ont ‘rafalé’ sur les côtés du véhicule, et les convoyeurs ont répliqué à travers une meurtrière du fourgon. Le convoyeur conducteur a ensuite dégagé le véhicule » qui bloquait son fourgon devant « pour vite se rendre à la gendarmerie » la plus proche, a-t-il détaillé.
Présent aux côtés du procureur, le préfet de l’Isère, Louis Laugier, a assuré que « tous les moyens sont mis en œuvre pour attraper les attaquants, des dizaines de policiers et de gendarmes sont mobilisés ».
Un véhicule « en lien » avec l’attaque du fourgon blindé a été retrouvé incendié sur la commune de Pont-de-Claix, située dans la banlieue sud de Grenoble, a expliqué à l’AFP la gendarmerie. Une enquête de flagrance pour « vol à main armée en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime », a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon, a précisé le procureur de Lyon, Thierry Dran.
Selon le propriétaire d’un commerce situé en face du lieu de l’attaque, « quand on a entendu les coups de feu, on a tous plongé ». « Tout le monde s’est mis sous les comptoirs. Le temps qu’on comprenne ce qu’il se passe, c’était terminé », a-t-il raconté par téléphone, précisant que les échanges de coups de feu avaient duré « une à deux minutes », selon lui, et que les forces de l’ordre étaient « rapidement arrivées » sur place. « Personne n’est préparé à ça. On a essayé d’en parler entre nous [avec les clients] et de comprendre. Le sentiment, c’est que tout est permis », a-t-il ajouté.
Cette attaque survient dans un contexte de tensions dans la métropole alpine, après un été marqué par une série de violences et de fusillades entre trafiquants de stupéfiants. Depuis le début de l’année, une vingtaine d’épisodes de violence par arme à feu ont été recensés, et les autorités n’hésitent plus à parler de « guerre des gangs ». Début septembre, Lilian Dejean, un employé municipal de Grenoble, a été tué par balle par un homme toujours en cavale et connu de la justice notamment pour violences et trafic de stupéfiants.
Le Monde avec AFP
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